Pierre Yves Bohm

Œuvres récentes 

avec la collaboration de Muriel Kleinholtz

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Exposition à partir du 8 juillet 2015

Nous vous remercions d’appeler le 06 85 83 16 92 pour que nous convenions du jour et de l’heure de votre visite.

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D’une dialectique du détachement…

Les œuvres récentes de Pierre-Yves Bohm présentées dans l’exposition proposée à Besanceuil cet été se déploient dans le champ des représentations familières à l’artiste mais apportent une nouvelle profondeur matérielle et spirituelle à sa peinture.

Poursuivant l’exploration conjointe de la matière picturale, de la représentation et de l’expérience de l’être – et d’une certaine manière traitant d’une forme de la phénoménologie de l’esprit – Pierre-Yves Bohm s’attache aujourd’hui à faire entrer ses peintures dans un espace plus matériel encore plus présent et enveloppant le regard dans un bouleversement plus profond pour le regardeur. La raison en est une technique picturale englobant toutes les dimensions du tableau, ses parties visibles comme ses parties cachées, ses intentions comme les aléas qui peuvent survenir, là où volonté et représentation se rejoignent et sont le mot de passe pour accéder à l’œuvre.

La collaboration qu’il vient d’engager avec Muriel Kleinholtz en est l’exemple significatif, peindre à deux mains, à quatre yeux, à deux pensées comme pour effacer toutes les distances possibles et se projeter dans la seule dimension d’une peinture posée sur la toile comme le seraient les termes antagonistes ou complémentaires d’une dialectique du détachement. Une dialectique qui rendrait compte de la réalité de l’invisible, du non-dit dans toute l’incertitude qui résulte d’une expérience permanente du réel ou si l’on préfère de l’âme dans l’intimité de l’être.

C’est une lumière et une évidence intérieure qui viennent éclairer les œuvres présentées ici. Ce sont aussi des références transfigurées à d’autres peintres, à des combats symboliques ou réels qui viennent jalonner un parcours dont l’apparence labyrinthique mène à l’évidence du visible quand bien même cette évidence aurait la forme d’une icône. Les icones de PYB sont païennes et ne renvoient qu’à une subjectivité agnostique quand bien même s’y jouerait une scène mythologique.

La matière, la matérialité spirituelle de la peinture, les gestes du peintre, son attention à ce qu’il fabrique, la précision de chaque « touche » demeurent au cœur de la démarche de l’artiste. Elles rendent ses intentions tangibles, véritables peut-être même inéluctables comme attachées à sa plus profonde humanité, à un matérialisme généreux, à une énigme dont la certitude vise à rendre perceptible la présence du visible, sa richesse, sa brutalité, sa profondeur, comme il devrait être possible de le dire de toute activité humaine.

Chaque tableau est une station dans l’élaboration d’une pensée en expansion, l’œuvre se constitue dans l’ensemble de cette démarche où la matière révèle l’épaisseur de la mémoire, où la vitesse est figée afin de pouvoir être perçue dans le paradoxe simultané de sa lenteur, où la présence bénéficie d’incarnations dont chacune relève d’une netteté philosophique que le silence du regardeur confirme voire rend universelle et humaine.

Marc Vaudey – juin 2015

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Outre quinze peinture réalisées par Pierre-Yves Bohm au cours des trente derniers mois, et cinq techniques mixtes faites avec Muriel Kleinholtz, l’exposition présente quelques autres œuvres de Pierre-Yves, sculptures et œuvres graphiques.

On pourra enfin voir un bel ensemble d’œuvres sur papier de Muriel.