Dans mon jardin

 8 juillet au 29 septembre 2019

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Du 8 juillet à fin septembre, vous pourrez découvrir un ensemble d’oeuvres récentes sur papier de Jorg Langhans.

Le thème du renouveau y est exploré à travers le monde végétal.

On trouvera ci-dessous quelques vues d’ensemble de l’exposition qui se compose d’une trentaine d’oeuvres sur papier.

Une première série d’oeuvres comprend de grands papiers en noir et blanc utilisant la technique de l’encre de chine, de la mine de plomb et du pastel.

La seconde série en couleur reprend la technique de l’aquarelle et du pastel.

 

Dans le texte qui suit, Jörg Langhans décrit la genèse de cette belle série d’aquarelles, de pastels et d’encres.

 

Une plante grimpante

 

Au début de l’été 2018 une pousse de potimarron avait grimpé dans le grillage du potager en carré devant mon atelier, faisant beaucoup d’ombre aux plants de tomates. J’avais hésité un peu, et au lieu d’arracher cette plante vigoureuse je l’ai laissée en place la trouvant assez belle tout de même. La récolte fut moins bonne, mais au mois de septembre c’était magnifique. Ses fleurs oranges, son feuillage vert bleuté, ses tiges vigoureuses et ses fruits grandissaient à vue d’œil.

 

Ce fut une année particulière : la mort de ma mère m’avait assommé. Les mois suivants s’étaient écoulés sans que je m’en souvienne. Retrouver l’élan, le goût de vivre, remettre la machine en route, c’était cela l’enjeu. Et là, juste devant mon atelier, cette plante avait poussé pour moi. Je n’avais qu’à sortir mon chevalet pour être devant le plus captivant et salvateur des motifs ! Des formes souples et variées, une lumière d’été indien et un motif à échelle humaine. Tout s’accordait, tout résonnait, tout devenait simple : comme si ce bout de jardin était mon Eden à moi, mon radeau de sauvetage, mon île de Tahiti, « my portable kingdom ». Je pouvais m’échapper d’une réalité qui faisait trop mal sans m’enfuir. La vitalité de cette plante nourricière me donnait l’opportunité de retrouver la mienne et sa fragilité m’était familière. Il fallait simplement la dessiner sans trop me poser de questions. Ce que je fis. Au plus près des formes qui cherchent naturellement la lumière : Peindre une plante grimpante. Moi qui avais eu l’impression de ramper depuis des mois je devenais ainsi un grimpant à mon tour, cherchant frénétiquement un support pour tenir debout.

Jörg Langhans, Angy mars 2019